Un samedi matin, un peu frais mais lumineux. J’étais là, devant ma voiture, une clé de 17 à la main, le bidon d’huile posé au sol. J’avais décidé de me lancer : faire moi-même la vidange de ma vieille Clio. Et franchement ? J’aurais dû le faire plus tôt. J’avais lu un article très clair sur passion-auto.fr qui m’avait convaincu que ce n’était ni sorcier, ni risqué, à condition de suivre les étapes dans l’ordre. Comme quoi, parfois, il suffit d’un bon guide pour oser se lancer.
Parce que oui, faire sa vidange soi-même, ce n’est pas juste une histoire d’économies. C’est aussi un geste simple, concret, gratifiant. Le genre de moment où on se reconnecte à son véhicule, à la mécanique, au plaisir de faire les choses par soi-même.
Pourquoi faire sa vidange soi-même ?
Plus qu’un geste technique : un acte d’autonomie
Soyons honnêtes. Faire sa vidange, ce n’est pas révolutionner la mécanique auto. Mais c’est la première étape d’une série de petites victoires. Une entrée en matière qui ouvre des portes : quand on sait changer son huile, on commence à regarder différemment son moteur. Et on gagne en confiance.
Une économie qui s’ajoute vite
Entre le garage qui facture l’heure de main-d’œuvre, l’huile parfois vendue au prix de l’or noir, et le filtre qui double de tarif… tu peux économiser facilement entre 40 et 80 euros par opération. À raison d’une vidange par an, fais le calcul.
Avant de commencer : le matériel indispensable
Je ne vais pas te mentir, il faut un peu s’équiper. Mais rien d’exotique.
Matériel | À quoi ça sert |
Huile moteur neuve | Respecte la viscosité indiquée dans le carnet d’entretien |
Filtre à huile neuf | À changer à chaque vidange, toujours |
Joint de bouchon de vidange | Ne jamais réutiliser l’ancien |
Clé pour bouchon | À douille ou plate, selon ton modèle |
Clé à sangle ou à griffe | Pour dévisser le filtre à huile |
Bac de récupération | Pour ne pas transformer ton allée en marée noire |
Chandelles ou rampes | Indispensable pour bosser en sécurité |
Entonnoir | Pour verser sans en mettre partout |
Gants, lunettes, chiffons | Tes meilleurs amis contre l’huile usagée |
Je t’assure que tout ça rentre dans un petit coin du garage. Et une fois acheté, tu le réutiliseras longtemps.
Étape 1 : Préparer la voiture et l’espace de travail
Choisis ton moment et ton endroit
Évite les jours de pluie ou les soirées tardives. Idéalement, bosse sur un sol plat, stable et dégagé, dans un endroit ventilé. Une allée, un garage ouvert ou un parking calme font parfaitement l’affaire.
Je préfère toujours faire tourner le moteur 5 à 10 minutes avant. L’huile tiédit, devient plus fluide, et s’écoule plus facilement. Mais attention, on coupe ensuite et on laisse reposer quelques minutes pour ne pas se brûler.

Étape 2 : Vidanger l’huile usagée
C’est le moment que beaucoup redoutent. En vrai ? Avec un peu de méthode, c’est presque satisfaisant.
Surélève l’avant de la voiture avec des rampes ou des chandelles (jamais le cric seul !).
Repère le bouchon de vidange, généralement en bas du carter moteur.
Place bien ton bac juste en dessous, avec une marge : l’huile sort souvent en jet oblique.
Dévisse lentement le bouchon (attention aux projections chaudes).
Laisse couler jusqu’à la dernière goutte.
C’est noir, ça sent fort, c’est visqueux… mais je t’assure qu’il y a un plaisir étrange à voir toute cette huile s’évacuer. Comme si tu faisais un vrai reset.
Quand c’est fini, nettoie le filetage et remplace le vieux joint. Puis revisse le bouchon sans forcer. Juste ce qu’il faut pour être bien étanche.
Étape 3 : Changer le filtre à huile
Souvent sous-estimée, cette étape est aussi importante que la vidange elle-même.
Localise le filtre : il ressemble à une petite boîte métallique vissée sur le bloc moteur.
Utilise ta clé à filtre (griffe ou sangle) pour le dévisser. Attention, de l’huile s’écoule encore.
Enduis le joint du nouveau filtre avec un peu d’huile neuve (ça évite qu’il colle).
Visse à la main, sans clé. Juste fermement, pas comme un bocal de confiture récalcitrant.
Un filtre mal monté, c’est la fuite assurée. Mais bien fait, ça tient des milliers de kilomètres sans broncher.
Étape 4 : Remplir avec de l’huile neuve
On arrive au meilleur moment. Celui où tu redonnes vie au moteur.
Ouvre le bouchon de remplissage sur le dessus du moteur.
Verse doucement avec l’entonnoir.
Vérifie le niveau avec la jauge régulièrement.
Quand tu approches du max, stoppe.
Ne dépasse jamais le niveau recommandé. Une huile trop remplie peut causer de sérieux dégâts (mousse, surpression, fuites…).
Je te recommande de laisser reposer quelques minutes, de redémarrer le moteur, puis de vérifier à nouveau le niveau après l’arrêt.
Étape 5 : Derniers contrôles
Avant de tout ranger, fais un dernier tour :
Vérifie l’absence de fuite sous la voiture.
Inspecte le bouchon et le filtre.
Jette un œil à la jauge une dernière fois.
Si tout est bon : c’est terminé. Bravo.
Et l’huile usagée ? On ne la jette surtout pas
L’huile moteur usagée est un déchet hautement polluant. On ne la verse ni dans l’évier, ni dans les caniveaux. Jamais.
Tu peux l’apporter :
À la déchetterie
Dans certains centres auto
Parfois en mairie ou point de collecte temporaire
Pareil pour le vieux filtre : il contient de l’huile résiduelle. Un petit geste pour la planète, mais un grand pour ta conscience.
Petits conseils bonus de Pierre
Fais ta vidange à intervalle régulier : tous les 10 000 à 15 000 km selon ton moteur.
Note la date et le kilométrage sur un carnet ou une appli.
Garde toujours un bidon de la même huile dans ton coffre, pour d’éventuels appoints.
Nettoie bien ton espace de travail, tu te remercieras plus tard.
Ce que j’ai appris en faisant mes premières vidanges
La première fois, j’ai oublié le joint. L’huile a fui. La deuxième fois, j’ai trop rempli. Mon moteur s’est mis à tousser. Et la troisième… c’était fluide. Je savais quoi faire, dans quel ordre. Je me suis senti capable, tranquille, utile.
Et je crois que c’est ça, au fond, le vrai plaisir : reprendre la main sur des choses simples, et réaliser qu’on peut entretenir son véhicule sans être dépendant de tout.
Foire aux questions – 5 choses qu’on me demande souvent
1. Est-ce que faire sa vidange soi-même annule la garantie constructeur ?
Oui, si le véhicule est encore sous garantie, il faut que la vidange soit faite par un pro ou au moins avec preuve (factures, huile certifiée…). Sinon, tu peux la faire toi-même sans souci.
2. Est-ce difficile à faire tout seul ?
Pas vraiment. Il faut juste être méthodique et ne pas bâcler. En deux heures, c’est plié.
3. Et si je me trompe d’huile ?
Mieux vaut éviter. Respecte toujours la norme (ACEA, API) et la viscosité (ex : 5W30) indiquées dans le manuel.
4. Est-ce que toutes les voitures ont le même filtre ?
Non. Chaque moteur a son modèle. Prends la référence de ta voiture ou ton immatriculation pour être sûr.
5. Est-ce que je peux faire la vidange sans rampes ?
Oui, si ton carter est accessible. Mais les rampes offrent plus de confort et de sécurité, surtout sur des voitures basses.
Et toi, quand est-ce que tu t’y mets ?
La vidange, c’est un peu le rite initiatique du bricoleur auto. Pas besoin d’être mécano, juste un peu curieux, un peu soigneux, et prêt à se salir les mains.
Alors, est-ce que ce week-end, ce ne serait pas le moment de passer le cap ? D’enfiler des gants, d’ouvrir le capot, et de renouer avec ce plaisir simple de faire les choses soi-même.
Et si tu hésites encore, dis-toi que la seule mauvaise vidange, c’est celle qu’on ne fait pas.
